Six-Portages et la Petite-Visitation-du-Lac-Rond

                Entre le village de Bouchette et le hameau de Val-Guertin, en remontant la rivière Gatineau vers Maniwaki, on trouvait encore deux embryons de villages.
 Autour des installations des compagnies forestières des Hamilton, on retrouve des petits groupes de maisons construites en pièce de bois d'épinette.  D'abord la ferme des Six-Portage, dépôt principal de la compagnie George Hamilton & Sons Co.Ltd., de Québec, qui s'appelait ainsi, parce qu'elle était situé juste en aval des six portages qu'il restait à faire pour rejointe Maniwaki "le portage suivant était celui du Bonnet Rouge, puis venait celui du Corbeau et celui de Maniwaki".  Cette ferme était la fierté des agents à l'emploi de la Hamilton Brotbers "George et William". Elle existe toujours, et porte encore le nom de Ferme des Six, le mot portage ayant été escamoté.  John Cameron, qui laissa son nom au canton situé sur l'autre rive de la ferme, fut un des agents des Hamilton Brotbers.

Un peu plus en amont, tout près du ruisseau de décharge du lac Rond et de la décharge du lac Bitobig, sur la rive est de la Gatineau, existait à l'époque un autre hameau .  Les Oblats, qui y faisaient mission, nommaient l'endroit la Petite-Visitation-du-Lac-Rond.  Ce site était fréquenté sans interruption bien avant l'arrivée des Européens.  La crique de la décharge du lac Rond, qu'on appelle crique du Poste et que les entrepreneurs forestiers anglophones appellent " Post creek ", était en fait la première étape sur la route des fourrures, entre le poste de traite du Désert, à Maniwaki, et celui du lac des Sables, à l'arrière du lac des Trente et Un milles.  Les chasseurs algonquin l'empruntaient pour rejoindre la rivière du lièvre par le lac Rond, le Grand Lac (Trente et Un Milles),  le Pemichangan, le Petit lac Poisson-Blanc et finalement le lac des Sables, où se trouvait un second poste de traite.  C'est également la route que suivit dans le sens inverse monsieur de Tilly, à la poursuite des Iroquois, mandaté par le gouverneur de Frontenac, à la fin du dix-septième siècle.  Ce sont vraisemblablement  les voyageurs et coureurs des bois français. dès cette époque, qui donnèrent le nom de crique du Poste à ce ruisseau, puisqu'il leur permettait de rejoindre depuis la Pointe du Désert le poste de la compagnie, celui-là construit à l'embouchure de la rivière du Lièvre, et qui deviendra Masson.
 Les forestiers, qui prendront le relais des voyageurs au tournant du dix-huitième siècle, emprunteront aussi ce chemin qui permettait   aux équipes menées par Montferrand de rejoindre les fermes de Bowman et de McGill, près de Notre-Dame-du-Laus.  Les gens de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau ont longtemps appelé l'endroit le "Coin Flambant" parce que là, un vieil hôtel, relais des hommes des chantiers sur la route de la drave, y avait une réputation plutôt corsée... On appelait aussi l'endroit Lac-Bitobig, simple traduction du nom que lui donnaient les Algonquins, qui signifiait: lac d'où on peut passer à un autre lac...










Réf: Une rivière qui vient du Nord

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